- 16 mai
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Le Maroc, devenu destination de luxe de premier plan, mise aujourd’hui sur la gastronomie haut de gamme pour renforcer l’attractivité de ses grands hôtels. En recrutant des chefs étoilés comme Simone Zanoni, Éric Frechon, Hélène Darroze ou Jean-François Piège, les palaces marocains transforment leur cuisine en véritable levier business, boostant leur image, leurs tarifs et leur rentabilité.
1. Un “mercato” gastronomique porteur d'un beau retour sur investissement
Salaires & contrats : Ces signatures internationales perçoivent entre 100 000 et 400 000 € par an, souvent assortis d’un intéressement au chiffre d’affaires des restaurants.
Hausse des tarifs : Au Royal Mansour Marrakech, un repas à La Grande Table d’Hélène Darroze est facturé entre 150 et 350 €, contribuant à multiplier par 4 le chiffre d’affaires du palace en 15 ans, à 50 M€ annuels.
Effet “signature” : La simple annonce d’un chef emblématique génère un pic de réservations et une couverture presse internationale, justifiant l’augmentation de 15–20 % des tarifs moyens des chambres et des forfaits “dîner + nuit”.
2. Concurrence internationale et différenciation
Compétition avec Vegas & Dubaï : Le Maroc se positionne comme alternative plus authentique et culturelle, sans sacrifier le luxe. Selon Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde, la gastronomie marocaine “concurrence Las Vegas et Dubai” grâce à ces investissements.
Expériences exclusives : Les palaces signent des menus éphémères, workshops (masterclasses), séjours “chef à domicile” et collaborations limitées, créant un sentiment d’urgence et de rareté.
3. Principaux acteurs et implantations
Palace | Chef(s) recruté(s) | Offre culinaire principale |
La Mamounia | Simone Zanoni (L’Italien), Jean-Georges Vongerichten (partiel) | Restaurant Italien & fine dining |
Royal Mansour | Hélène Darroze (Grande Table), Éric Frechon (Brasserie Casablanca & Tamuda Bay) | Grande Table gastronomique & brasserie |
Mandarin Oriental Marrakech | Akrame Benallal (cuisine contemporaine marocaine) | Cuisine marocaine moderne |
Hôtel Selman | Jean-François Piège | Restaurant gastronomique |
4. Impact sur l’écosystème local
Création d’emplois : Le Royal Mansour emploie désormais 660 salariés et a lancé une académie interne formant des centaines de jeunes aux métiers de la cuisine et de l’hôtellerie Journal des Palaces.
Valorisation des filières locales : Quinoa des Atlas, poissons d’Essaouira, épices de Fès – les chefs mettent en avant les produits du terroir, renforçant les circuits courts et l’agriculture régionale.
Effet de levier touristique : Les packages “gastronomie + culture” attirent une clientèle internationale, dopant les nuitées hors saison et prolongeant la durée moyenne de séjour.
5. Perspectives et prévisions à l’horizon 2030
Croissance du segment luxe : + 8 % de nuitées “palace” attendues d’ici 2030, portée par la Coupe du Monde de Football et le plan Vision Tourisme 2030.
Diversification des offres : Intégration de restaurants pop-up, de food courts éphémères et de menus virtuels, tirant parti du digital et de la réalité augmentée pour renouveler l’expérience client.
Nouveaux investissements : Prévision de 150 M€ supplémentaires investis dans la rénovation et l’extension des cuisines d’ici 2028, avec l’arrivée de 5 nouveaux palaces en construction à Rabat et Tanger.
Montée en gamme des chefs marocains : La formation intensive à l’académie du Royal Mansour devrait produire d’ici 2026 la première promotion de jeunes chefs marocains multi-étoilés, réduisant progressivement la dépendance aux signatures étrangères.
Conclusion du mercato des chefs étoilés dans les palaces marocains
Le mercato des chefs étoilés dans les palaces marocains est devenu un modèle rentable offrant un effet waouh immédiat, un différenciateur fort face aux concurrents internationaux et un levier de développement économique local. En capitalisant sur cette stratégie, le Maroc s’affirme comme capitale mondiale du luxe et de la gastronomie à l’orée de 2030, attirant investissements, talents et touristes haut de gamme.